Je venais de passer le portillon donnant accès à la
« ride ». Pas de poubelles en vue. Je décide donc de me diriger vers
les bas-fonds en empruntant l’escalator de service. De mes yeux de lynx qui
n’en ont même pas la couleur, je tente de repérer l’objectif, en vain. Je
m’engage dans le second palier dans un second escalier mobile. Je sens un léger
serrement au niveau des poumons, ce doit être la non-altitude, les profondeurs,
qui sait? Sur la rampe menant à la direction ouest de la fameuse ligne verte
qui n’a de vert que le nom, pas plus de conteneur intéressant pour assouvir mon
but. Ben cou donc! que je me dis dedans mon Ford intérieur. Peut-être sur le
quai, surtout que mon but à atteindre sur ce quai est de me diriger vers le
lieu où la toute dernière rame s’immobilisera, je vais surement en croiser une
ou deux. Même pas!
Le métro se pointe et j’ai toujours mon moton de détritus de
McDo dans la main. Pas
le choix, je l’insère subrepticement dans la poche de mon coupe-vent qui est
rouge mais pas en support au présent conflit de la même couleur mais plutôt
parce que je le porte depuis une couple d’années et qu’il remplit le critère le
plus important dans mon cas, c’est-à-dire qu’il me fait comme un gant! Après une couple de station de réflexion
parce qu’à cet heure, ça prend des fois plus qu’une station avant de réagir, je
me dis que je vais vérifier si j’en vois passer. Non, ne croyez surtout pas
qu’une poubelle puisse se mettre à « passer » tout à coup. Ce n’est
qu’une image inversée puisque c’est moi se déplaçait à bord d’un magnifique
véhicule vert, non, plutôt bleu pâle de sa couleur, mais vert si on fait
allusion à sa motricité puisque depuis plus de 40 ans que ça roule ces
machins-là… à l’électricité.
Où en étais-je moi donc? Tu sais quand tu tentes de noircir
une feuille en surveillant d’un œil le match St-Louis vs Los Angeles qui
commençait à 22h parce que ton équipe… ben, n’est plus là depuis bien trop
longtemps mais qui refait légèrement surface grâce à une nouvelle tête que
personne n’avait vu venir de par son jeu sur la glace pendant 20 ans… ailleurs!
Ça fait que, me semble qu’à la station Place des Arts, je n’en
ai point vu non plus. À McGill, j’ai dû sortir parce que rendu à destination.
En arrivant en haut du palier, j’ai souri parce que j’avais un choix de trois
poubelles qui s’offraient à moi. Une pour le papier qui débordait de journaux
gratissses presque même pas lus. Une autre m’offrait de recueillir tout mon
plastique dont je ne voulais plus. Je n’en avais pas! La dernière dont je ne
suis pas encore certain de la signification du pictogramme voulait gober mon
verre. Je n’en avais pas plus. Moi et mon ptit bonheur sommes donc repartis
pour un autre bout.
C’est en ressortant dans le monde réel, à la pluie, que j’ai
réussi à me débarrasser de mon ptit paquet. Le métro est donc plus vert que je
ne le croyais et moi, je suis meilleur aussi que je ne le pensais. Les temps
changent, faut croire.
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