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samedi 20 juillet 2013

Voyage en Canada... de l'Atlantique (3)

Une bonne route nous attendait pour se rendre au deuxième « spot » trouvé en Nouvelle-Écosse. Du bas de la province où nous étions parqués, nous devions nous rendre vers l’autre extrémité, soit en plein cœur du Cap-Breton. Moi qui pensais qu’il y avait des côtes au Nouveau-Brunswick! C’est en entrant dans le Cap que j’ai réalisé que ce n’était que de petites côtes. Et c’était encore rien! En milieu d’après-midi, nous sommes donc atterris au Baddeck Cabot Trail Campground. Un petit changement à noter ici dans le « parler » des gens. Le français semble devenir peu à peu du folklore et l’accent britannique ressort aussi un peu plus. Je dois être un brin plus attentif. En m’informant où je peux trouver du homard à l’office, on me dit le plus « royalement » du monde que c’est pas mal la dernière journée de la saison. Je suis sceptique.

Comme nous sommes un peu claqués, nous décidons d’aller manger en ville et d’aller faire quelques commissions, comme dirait l’autre. Je trouve une NSLC, ce qui signifie en bon latin, la SAQ locale parce que dans les maritimes, tu ne trouves pas encore la bière dans les épiceries et dépanneurs. J’imagine qu’on est un peu plus « alco » chez nous que chez eux. Il y a quelques années encore, c’était comme cela dedans les États-Unis de l’Amérique mais me semble pouvoir trouver tout cela à l’épicerie quand je vais en Fleuride maintenant. En mangeant du « homard » au resto avec vue sur le quai, j’aperçois un bâtiment qui dit : « fret fish » et ça m’interpelle…

En sortant, on décide d’aller y faire un ptit tour, juste pour voir. Il y a beaucoup d’action sur le quai. On s’approche donc de la shoppe en question et comme ça semble ouvert, on y entre! Ça sent pas mal le poisson, c’est bon signe! C’est effectivement un genre de poissonnerie. La lady à l’entrée me dit de son plus bel accent : Hey, honey! What can we do for yee? On est un peu loin de la monarchie là! Je m’informe s’il y a homard qui vive icitte dedans, genre. Elle me regarde comme si j’étais un martien et me dit que oui. Je lui explique donc que je suis en camping et que je ne suis pas très bien équipé pour le faire cuire mais que j’adorerais en manger du bon. Le « vrai » pêcheur s’approche donc et on commence à jaser. Il m’explique en s’excusant un peu qu’il n’y a plus tellement de grosses bêtes disponibles mais qu’il peut nous trouver des 1 livre - 1 ½ livres facilement. On convient donc qu’à 17h00 le lendemain, mes trois homards seront cuits et prêts à emporter. Tiens-toi, mon Lord Camping!

La température n’est pas encore tellement belle et nous décidons donc d’inverser nos visites du coin et c’est donc pour Louisbourg que nous décollons au matin suivant avec une incertitude de pluie qui plane sur nos têtes! Qu’à cela ne tienne, on n’est pas fait en chocolat qu’on se dit. En arrivant à la forteresse de Louisbourg, il fait pratiquement soleil. C’est le 300e anniversaire de la forteresse et tout le monde est en liesse. Le site est merveilleux et on assiste même à une punition publique, évidemment jouée par des artistes, pendant laquelle un manant est accusé d’avoir volé une bouteille de vin – même pas bonne qu’il prétend - à son Seigneur! Il est condamné à deux heures d’humiliation publique! Ça m’a fait m’interroger sur combien de temps certains politiciens devrait être humiliés, mais je n’y ai pas pensé trop longtemps vu mon état de vacancier. Marilou a répondu à un questionnaire tout au long du trajet et elle s’est mérité une petite surprise à la fin. Elle était bien contente! Mais ce n’est pas tout! On a des homards qui nous attendent à Baddeck en ville, alors on file à leur rencontre. Euh, il n’a pas mouillé un brin! Même qu’il a fait très beau! On est arrivés à la place il devait être 16h50… Les homards étaient encore dans la marmite. On a jasé un peu avec le pêcheur et cuiseur, il a sorti tout cela, l’a emballé, on a payé et voilà! On ramasse les bêtes et on rentre au campement pour travailler tout cela. Ils étaient succulents! Des homards cuits dans de l’eau de mer, y a rien de mieux!

La « Cabot Trail » nous attendait le lendemain…

Dans ce coin de pays, les panneaux routiers sont écrits dans deux langues : l’anglais et le gaellic. J’imagine que c’est gallois, enfin bref, c’est un peu bizarre. Le trajet se fait pendant un bon moment dans les bois mais on peut sentir que nous sommes dans les montagnes. Je dois avouer que ça prend du temps avant de réaliser pourquoi l’UNESCO a déclaré ce coin comme faisant partie de ceux les plus beaux au monde! Mais tout à coup, le paysage devient majestueux, fabuleux, je ne sais plus trop comment le décrire tellement c’est beau! Je n’avais jamais eu le plaisir de rouler sur des routes qui sont sinueuses, non pas parce que l’homme n’a pas su contrer les caprices de la nature mais bien parce que ce serait impossible à monter en ligne droite. Trop à pic! L’image à laquelle j’avais droit sur le GPS ressemblait vaguement à un barbeau griffonné par un enfant tellement ça semblait exagéré. J’ai aussi découvert que ma blonde a un méchant vertige! À un certain moment, elle a agrippé le rebord du véhicule tellement fort que je croyais que ses doigts entreraient dans le métal, mais bon! La vue est tout simplement magnifique! Les haltes avec vues se suivent et ne se ressemblent pas tout le temps, on les a donc tous essayé! Je vous le dis, ça vaut le détour!
En redescendant tranquillement pour terminer la route, il y a une partie du secteur qui est acadien et ça parle aussi avec un drôle d’accent mais en français. Du gaélique à l’acadjien dans la même journée, faut le faire! On s’est aussi trouvé du crabe des neiges pour se faire un souper plus tard. Ce n’est pas mauvais ça non plus! Grosse journée sur la route…

Comme le lendemain s’alignait aussi pour être une grosse journée de voyage, on a pré-paqueté ce que l’on pouvait et tenté de se coucher un peu plus tôt.
Marilou nous a aussi fait une petite frousse mais heureusement que nous avons réussi à rejoindre mononcle René qui savait quoi faire et a tout réglé à distance. Merci encore René!

Prochaine étape : Édouard et son Ile! 

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