Lenteur municipale

Hier, comme je n'avais pas grand-chose à faire… encore, j'avais décidé de m'occuper un peu en appelant le service d'Accès Montréal pour comme qu'ils disent : « Pour obtenir des informations, adresser des demandes aux services municipaux ou faire une plainte, 365 jours par année ». Ce sevice s'appelle aussi le 311 dans le sens du 911 mais dans le moins urgent comme du style, ils n'ont pas ramassé les vidanges plutôt qu'un accident à l'angle de … ou un meurtre ayant lieu à… Moins grave et moins urgent!

De plus, je filais un peu comme Monsieur Craquepoutte dans Toc Toc Toc, bon, si vous êtes plus agé ou simplement n'ayant pas d'enfants accrochés à la tivi pour vous le rappeler, c'est certain que ça ne vous dit pas grand-chose mais disons simplement qu'il est souvent grincheux, n'aime rien et critique tout le temps. J'étais donc dans un bon état d'esprit! En tant que citoyen averti, je me demandais ce qui se passait à propos du ramassage de la neige. Comme nous ne les avons pas vus depuis le début de 2011, je me demandais un peu où s'en allaient donc nos taxes de janvier. Un gars a le droit de savoir, me semble.

Je pris donc mon téléphone de la main gauche ainsi que tout mon courage et ma bravoure de l'autre pour ainsi affronter notre chère bureaucratie.

J'ai donc fait le 311 tel que prescrit. Après deux sonneries, un système a comme décroché pour me faire entendre ce que je dirais de la musique d'ascenseur. Je ne sais trop vers où l'on montait parce la définition d'un ascenseur demeurera toujours pour moi à cause d'un certain ministre des finances du temps qui s'appelait Parizeau qui avait instauré une taxe ascenseure qui n'est jamais redescendu selon moi. Donc, un ascenseur, ça monte, quoi d'autre! À un certain moment, une voix désabusée et dépourvue de tout sentiment m'a rappelé que tous les agents étaient présentement occupés et de ne surtout pas raccrocher pour garder ma priorité d'appel mais que cette dernière, pas la priorité mais mon appel demeurait quand même important. J'ai attendu, après tout, ça ne coûte rien le week-end ce machin-là que je me suis dit en pensant à mon forfait cellulaire dont je pourrais aussi traiter, mais comme j'avais déjà les deux mains prises par d'autres priorités plussse prioritaires.

Finalement un monsieur dont j'ai oublié le nom mais que j'ai dû marquer pour le reste de ses jours m'a répondu d'un air tout aussi convaincu que la bande sonore qui me rappelait constamment que ces personnes étaent très occupées. Je me suis donc lançé tout de go pour ne pas faire attendre les nombreux autres citoyens qui devaient attendre comme moi ou peut-être que c'est comme au guichet et qu'il n'y avait plus personne dans la file, je ne sais pas.

• Oui, je peux vous aider?
  
• Ouin, j'aimerais savoir où est disparue toute la machinerie! Soyons clairs et précis que je me disais.
  
• La quoi? D'où appelez-vous monsieur?
  

Il était déjà clair que je devrais faire quelques détours pour arriver à me faire comprendre.

• Je n'appelle certainement pas de Québec, qu'est-ce que tu en penses? La machinerie, les trucks, les grattes, les souffleuses, tu sais, les trucs à l'intérieur desquels il y a des fois un col bleu qui est susceptible de dormir ou toute autre activité pertinente à part manœuvré son engin qui est, elle, supposée ramasser la neige.
  
• ??? Je ne comprends pas monsieur!
  

On pouvait tout de suite constater que son manque de patience ne l'aiderait pas aujourd'hui avec un client comme moi.

• OK, je vais tenter de récapituler juste pour toi, monsieur. La neige n'a pas été ramassée dans la rue depuis décembre dernier. Quand vont-ils le faire?
  
• Euh… la chenillette est prévue pour passer cet après-midi sur le trottoir.
  
• Non, la rue mon grand que je t'ai demandé, pas le trottoir! De totue façon pour ce que vous faites avec à part en faire des courses de chenillettes sans trop ramasser…
  
• Je n'ai pas cette information, monsieur! Aussitôt que le déneigement sera enclenché, nous le saurons à mesure que les équipes se déplaceront.
  
• Qui l'a, l'information?
  
• Quelle information?
  
• Décidément! C'est moi qui suis supposé être sourd, pas toi! L'information à savoir quand nos valeureux cols bleus voudront bien se déplacer pour faire leur travail, que le budget sera débloqué pour le faire, bref, quand les planètes seront alignées sur Serpentaire et que le tout se mettra en branle.
  
• Je m'informe, je vous reviens…
  

Il a dû s'absenter, un bien grand mot, pendant au moins 5 minutes. Pendant ce temps, je disais tout ce que je pensais tout bas depuis longtemps. Ma blonde riait à gorges déployées en constatant mon profond désarroi et à un moment donné, la même voix motivée m'est revenue en disant :

• Je peux faire autre chose pour vous aider?
  
• Avant de t'attaquer à autre chose, ça ne te tente pas de régler celle-ci?
  
• Laquelle?
  
• Celle pour laquelle tu viens de quitter pour t'informer!
  

Je commençais à m'énerver là!

• Je n'ai pas quitté, je vous attendais…
  
• Tout ce temps là que tu as attendu à rien faire d'autres que de m'écouter?
  
• Oui!
  
• Batinsse! Vive le service à la clientèle!
  
• Je peux faire autre chose pour vous aider?
  
• Serais-tu branché au mur par hasard, genre avec un disque dur d'implanté…? Je pense que je perds mon temps ici, hein? Parce que le tien, ce n'est pas tellement grave vu que, de toute façon, c'est moi qui le paie…
  
• …
  

La machine n'a pas su quoi répondre. Elle n'était tout simplement pas préparée à cela. Mais la machenirie, elle, n'a toujours pas bougé. Ils attendent… Probablement pas la fin de l'hiver, j'espère! Quoique je ne serais pas très surpris.

Peut-être que je pourrais envoyer ce texte à ma conseillère municipale? Non, je ne ferais que gaspiller de la bande passante et comme plusieurs en ont plusse besoin que moi pour un paquet d'autres sujets encore plus important, je vais céder l'antenne.

Alain