Un peu de géologie
L’autre matin, Chantal nous avait dégoté une activité spéciale :
« Les mines Capleton ». Je dois avouer que j’ai trouvé l’idée un peu
drôle au premier abord mais, après y avoir pensé un peu, je me suis dit,
pourquoi pas! Quand on arrive là-bas, on nous équipe avec l’accoutrement
nécessaire à la vie de minier. Un casque jaune, qui est généralement très
éraflé sur le dessus du coco. On nous embarque, tel du bétail, dans une
charrette très confortable attachée à un tracteur pour monter dans la montagne
pendant environ 20 minutes. On nous explique pendant le trajet que, dans le
temps, en 1863 – genre 100 ans avant ma naissance et il y a 150 ans qu’il nous
répète constamment, question de me rappeler continuellement mon très jeune âge –
les travailleurs montaient cette côte à pied avec piques et pelles, en plus de
leurs lunches, probablement dans une boite en métal, question de minimiser le
poids du lot à transporter – je me souviens que mon grand-père Salvator avait
une boîte à lunch en métal. En cours de
route, on nous montre un trou, genre 3 X 3, dans lequel les travailleurs
devaient passer en rampant pour se rendre dans la mine à tous les jours. Non
mais, 3 x 3, j’essaie seulement de m’imaginer essayer de passer là-dedans! Je m’imagine
dire à mon boss : Hey, boss, je ne passe pas! Et le boss de répondre du
tac au tac : Euh, tu peux toujours changer de job, genre! Ouin…
La mine avait 24 paliers dans le temps sur une profondeur d’environ
1500 mètres. Dans la visite, on se rend au quatrième à environ 60 mètres. Le
reste est inondé d’eau plutôt stagnante que des plongeurs ont tenté d’explorer
pour… on ne sait pas vraiment pourquoi! Notre guide, Camille, qui n’a pas
encore vraiment étudié la spéologie, l’antropologie ou même la géologie puisqu’elle
n’est encore qu’au secondaire, nous explique un paquet d’affaires du style,
dans un vocabulaire des plus enrichissant! Alors, on descend des escaliers et
des échelles, mais pas en corde comme dans le temps, on explore et on apprend
toutes sortes de choses parce que la médame Camille, elle en a des choses à
dire! On a vu des minis stalactites, quelques minis stalagmites, je dis mini
parce que, apparemment, ça pousse d’environ un centimètre par cent ans, ces
choses-là et comme la mine n’a que 150 ans, ben, je vous le donne en mille, 1,5
centimètres, les plus grands! Une bien belle visite au cœur de la montagne! Ah oui, pour les scratches sur le casque, j'ai vite compris que les mineurs du temps devaient être un peu plus court que moi parce queje suis infligé à plusieurs reprises des blessures au très haut du corps qu'on appellerait aussi commotion cérigrinale si je n'avais pas eu de casque sur le ciboulot. Plus de détails à http://capelton.ca/
Ou même d’agriculture
Pour se changer un peu les idées, nous avions décidé le
lendemain de visiter – et surtout d’acheter quelques fromages – la fromagerie
de la Station.
Quand je parle de visite, ce n’est pas seulement voir au
travers d’une fenêtre les installations dans lesquelles le fromage se fabrique.
Nos hôtes, Carole et Pierre, nous font aussi visiter les champs et pâturages de
leur terre. Quand le groupe est un peu essoufflé de marcher, Pierre s’arrête,
tel un vrai père de famille et trouve une explication à nous donner en rapport
avec le lieu où nous nous sommes arrêtés. Pierre répond à toutes les questions,
souvent avec l’aide de Carole. Pierre, c’est le fermier et Carole la « PR ».
On a jasé avec des vaches, on a vu toutes sortes de graines que je ne saurais
nommer étant donné ma non-connaissance de la culture bio. Pierre, lui, il sait
de quoi il parle. Il parle même aux vaches! Pour les appeler, il crie kay-boy kay boy kay, kay boy, kay boy kay. Apparemment,
selon Carole que j’ai interrogé sur le sujet, les vaches parlent anglais en
Estrie. Et en français à Québec! Genre, kay fille kay fille, vous voyez le
genre. Des boys en Estrie et des filles à Québec. Elle ne m’a rien dit à propos
de celles de la région de Montréal! Je suppose que c’est un genre de « melting
pot ». Même s’il dit qu’il y a beaucoup d’inconnus dans le domaine de la
bio culture, je crois qu’il en sait un peu plus qu’il ne le prétend. Un sage,
je vous dis. Le couple a eu trois fils qui sont aussi dans le business avec
eux, nous disent-ils, avec toute la fierté de parents… fermiers! Après avoir
parcouru routes et champs, Pierre nous amène en plein milieu d’un champ de
quelque chose, faudrait que je demande à Marilou, où se trouve, tout à fait par
hasard, une glacière avec du fromage, une planche ainsi qu’un couteau! Le kit
parfait pour faire des bouchées de dégustation! On goûte à deux espèces. Le
Comptonne, me semble ainsi que l’Alfred! Voilà, nous sommes conquis! Après avoir
jasé avec quelques génisses qui balayaient tranquillement les mouches, qui les
achalaient, avec leurs queues, nous
avons filé vers la boutique, question de se concocter un ptit souper léger pour
accompagner notre blanc déjà au « cooler ».
Il me reste à jaser de la gorge de Coaticook ainsi que ses
nuits illuminées, mais je me garde une petite gêne pour mieux détailler dans un
autre billet un peu plus tard.
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