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dimanche 6 juillet 2014

Chronique d’un campeur urbain

Comme on se promène d’un terrain de camping à un autre durant l’été, Chantal m’a fait penser que je devrais en faire une chronique. Je dois d’abord préciser que, pour ma part, je suis un « habitant » de la région de Montréal depuis le début de l’an de Grace 1987. Un gars de la ville donc. Faudrait surtout pas que les gens sachent que dans le fond, avant 1987, j’habitais la bonne vieille campoune, le plus gros village avant la métropole ayant été Québec, pour ne pas dire Neufchâtel, mais au Québec!
Deuxième détail à ne pas négliger, je rédige ce texte à partir d’un très mini iPad dans la noirceur, communément appelé, « black nun »! Il arrive donc qu’un de mes deux index – outil plus que nécessaire au bon travail d’un blogueur dans le noir – s’enfarge dans son homologue... Mais bon!

…à Rawdon

Comme première destination estivale cette année et question de se faire la main, nous avions fixé, Chantal et moi, comme point de départ, la merveilleuse cité de Rawdon, non loin de Montréal. Notre premier défi du jour a été de monter le campement – une première depuis 2013. Faut savoir que pour ma mémoire, le fait de reculer d’une année est déjà un très bon exercice. Sachez que nous y sommes arrivés. Il fallait aussi faire une épicerie comme qu’on dit mais il y a d’abord eu la traditionnelle pause… Miller pour moi qui n’a pas full classe et je crois que ma blonde a savouré une « Matante » avant de se taper l’IGA local. La bière était vraiment bonne! Tsé, comme dans l’expression, une bonne frette. On le méritait bien.

Des fois on parle de faune urbaine pour décrire des situations de la vie en ville mais je me dois de vous faire remarquer quelques situations qui font que j’utiliserai dorénavant l’expression « faune du camping » parce que je dois l’admettre, c’est un environnement en soi ainsi qu’un mode de vie que de faire du camping! Pour nous, les itinérants, c’est plutôt comique que d’observer les saisonniers agir dans leur environnement. OK, première spécification pour les non-initiés : les itinérants ne sont pas nécessairement des SDF – sans domicile fixe – comme en ville, mais plutôt des visiteurs qui se promènent d’un camping à un autre contrairement aux saisonniers qui sont « parqués » à la même place toute l’été.

Les voisins d’en face

Des saisonniers évidemment, mais fallait que je vous en parle un peu. Le simple fait que je vous dise que nos voisins étaient des saisonniers est un peu perturbant. D’habitude dans les campings, ça marche un par ghetto. Pas comme si on disait les campeurs verts foncés d’un bord et les verts pâles de l’autre mais plutôt les « ceuzes » qui passent dans un coin et les sédentaires de l’autre. Donc, deux médames, des voisines depuis au moins avril probablement. Des enfants qui gazouillent, qui s’amusent, qui braillent un peu à l’occasion, tout ce qu’il y a de plus normal. Pas de papas alentour, probablement parce que c’est un peu vendredi et qu’ils sont peut-être encore au travail. Peut-être… Toujours est-il que Marilou prend les devants comme d’hab et qu’après environ 10 minutes, elle les connait déjà tous et toutes, elle a déjà full d’amis. Un coup que le campement est presque terminé, j’en profite pour aller les saluer, faire connaissance un peu. La première maman s’appelle Pierrette! Non mais… pas d’offense à ma matante à moi qui se prénomme comme cette dernière mais ma voisine semble pas mal plus jeune que moi! Je ne réagis pas trop, enfin je l’espère. Elle me présente sa consœur qui se prénomme pour sa part Marie-Amour – j’espère ne pas faire de fautes en l’écrivant – ça se corse, je crois. Les enfants s’appellent Alicia, Fay – celui-ci je le sais parce que Marilou n’a pas résisté à demander si c’était comme une fée – et Lou, celui-ci, je ne saurais dire si c’est bien écrit par contre. Le chien se prénomme Odi, mais comme on dit, Who cares! En savourant notre cerveza, Chantal et moi en sommes venus à la conclusion qu’elles faisaient peut-être partie d’une secte et qu’elles s’étaient peut-être aussi évadées… on ne le sait pas, mais de toute façon! Elles étaient quand même sympathiques pour des pseudos-sectaires.

Nos autres voisins, arrivés pas mal après nous autres ont peut-être aussi des prénoms, mais je n’ai pas demandé. C’était des itinérants… comme nous. Lui a tenté de se rendre intéressant en visant mon drapeau belge sur mon véhicule et en me disant : Vous êtes un partisan des allemands? Non, que je lui ai répondu en m’inclinant sur le côté pour lui faire signe que les mêmes couleurs sont effectivement sur les deux drapeaux mais pas dans le même sens. Il n’a évidemment pas compris le geste que j’ai donc appuyé par la parole en mentionnant la Belgique au passage. Ah oui! Qu’il a dit en feignant de le savoir, mais bon. J’en ai profité pour m’informer de sa partisannerie vu l’accent particulier de sa conjointe. Il m’a dit prendre pour l’Allemagne, oups! Moi, je connais mon drapeau au moins que je me suis vanté dedans mon Ford intérieur! Il provenait donc du Mali – dont je ne pourrais absolument pas commenter les couleurs du drapeau – et elle de la République tchèque qui a aussi son drapeau depuis quelques années mais vu la session du pays précédent et dont j’ai été témoin dans ma courte vie, je dirais que son drapeau est plus jeune que l’autre sans toujours savoir sa couleur. Faudra que je demande à Plekanek quand je le verrai la prochaine fois.

La vague

Un autre phénomène intéressant est celui de la population canine de la place. La plupart des campeurs saisonniers ont au moins un chien dans la cour. Un chien de garde de quelques livres pour la plupart, mais un chien qui se prend pour un chien de garde et le laisse savoir à quiconque passe au loin, au proche, et ce, incluant les passagers de race canine qui doivent passer régulièrement pour assouvir différents besoins. Nous avons donc baptisé ce phénomène de « Vague des chiens ». Un chien en laisse passe et devant chaque emplacement où il y a un autre chien qui est attaché là, les jappements démarrent instantanément pour s’estomper dix-quinze pieds plus tard… pour recommencer par un autre protagoniste au terrain suivant. Ça doit être assez éreintant pour le chien qui passe parce qu’il doit répondre à celui dans la minuscule cour en face de lui sans cesse, mais ça doit être un peu cela la vie de chien en camping, j’imagine!

Un traditionnel

Nous avons donc entrepris les démarches du souper parce que, connaissant mon estomac, qui est presque aussi légendaire que ma mémoire, pas en terme de souvenirs mais plutôt de fond, inexistant, le souper s’avère une activité très importante dans notre vie. Faut dire que la 10 ans, très très bientôt 11, commence aussi à être très active dans ce domaine. Comme nous en étions au premier de la saison, quoi de mieux qu’un classique! Je me souviens – quel euphémisme – de la première fois qu’on s’était fait cela. Un peu par dépit, surtout une question d’utilité du genre mal pris et comme ça trainait dans le bac de cuisine, la bouette s’était retrouvée dans nos assiettes. Ça s’appelle du « Hamburger helper ». Ça n’a absolument rien avoir avec un burger mais comme c’est assez simple à préparer, très nutritif et finalement pas trop mauvais, on l’a rapidement adopté. Surtout que Marilou en avait redemandé! Ben oui, du Hamburger helper. Voilà, je me suis confessé, j’ai fait mon « coming out ». Je suis un adepte du Hamburger helper en camping!

Tournée de voisins

Ici, contrairement à plusieurs autres sites, je n’ai pas vu de kart électrique de golf se promenant un peu partout. Les saisonniers le font plutôt en véhicule. Une fois de temps en temps, une auto passe, ralentit devant un campement, s’arrête – pas toujours en éteignant le moteur et le ou la conducteur (trice) jase avec le locataire du terrain de sujets importants comme la météo, la partie de poche à venir ou du voisin absent. Les choses importantes, quoi! Une fois ou deux, j’ai failli faire comme j’avais fait une fois en ville avec un gars du câble qui était assis dans camion. Je lui avais fait pensé de couper le moteur ce sur quoi il était resté coi mais avait quand même obtempéré. Ici, avant de le faire, je me suis demandé comment je serais accueilli en tant que simple itinérant et je me suis aussi demandé si le concept de la couche de l’ozone trouée en partie provoquait certains remous dans le coin de Rawdon. J’ai pris une autre gorgée et l’idée a passé. Le véhicule est aussi tranquillement reparti… pour le prochain terrain!

Ailleurs sur la planète

Il y a une expression qui dit : On peut sortir un gaspésien de la Gaspésie mais on ne sort jamais la Gaspésie d’un gaspésien – toute combinaison de région avec un de ses habitants peut aussi se faire. Pour prouver mon point, durant notre séjour, nous sommes retournés à Montréal le samedi soir pour que la 10 ans puisse assister, en compagnie de sa mère, au spectacle Mix 4, ou MixMania 4, ou je ne sais plus exactement combien ou comment. J’ai donc profité de la situation pour aller me parquer dans un Starbucks pour déguster un latte ou deux en me branchant sur les internets pour constater si la terre s’était arrêtée de tourner et vérifier si Canadiens avait signé Subban! Bref, les choses importantes de la vie. Raonic est mourut en demi-finale contre Federer, Genie s’est inclinée pour sa part en finale et Pospisil, un autre canayen a vaincu en double avec un autre bonhomme dont je ne sais même plus le nom. Tout cela au All England Club lors de Wimbledon. Bravo à nos canadiens, genre! Mes belges se sont pour leur part inclinés au Mondial – faut que je me trouve une autre équipe… Les Pays-Bas ou bedon l’Argentine? Peut-être l’Allemagne? Bof! Que de questionnements! Ah oui! Subban n’a pas encore signé et s’en va en arbitrage. Non mais… parler de hockey en juillet, sur quel planète vit-on? Je pense qu’elle tourne encore, finalement. Au fait, les filles ont adoré leur expérience de show d’ado! Elles étaient toutes excitées en rentrant dans le véhicule. Je pense qu’elles ont bien aimé! Nous avons donc filé vers Rawdon pour ainsi rentrer sur le site avant 23:00, heure du couvre-feu! On aurait pu prendre notre temps parce que le party était pas mal pogné lors de notre arrivée.

Entendus sur place

En marchant dans le camping…
Moi : As-tu vu les deux médames assises sur la bélançoire?
Marilou : Je sais, je suis passé il y a une demi-heure et ils n’ont pas changé de position.

En se préparant à faire la vaisselle en équipe…
Marilou : C’est quoi ces taches-là dans le bac à vaisselle, papa?
Moi : Ça doit être des restants de sable rouge de l’Île-du-Prince-Édouard.
Marilou : Ah ok! Qu’est-ce que je fais avec?
Moi : Frottes un peu, ça devrait partir.

En « chillant » tranquillement, assis dans le gazebo…
Moi : Chantal, je vis une grosse angoisse présentement.
Chantal : Quoi donc,  me dit-elle, sans même lever les yeux de sa lecture.
Moi : Y a une Miller qui me regarde d’un drôle d’air et je ne peux même pas l’ouvrir. Depuis tantôt que je fouille dans ma poche et je ne trouve plus mon « opener », c’est l'angoisse, je te dis.
Chantal : Essaies donc l’autre poche!
Moi : Fiou! Tu m’as sauvé, merci!

En faisant l’épicerie, dans l’allée des produits laitiers…
Moi : Quelle sorte devrais-je prendre?
Chantal : Quelle sorte de quoi?
Moi : Ben, de cigarettes, c’t’affaire!
Chantal : …
Moi : Si je veux me fondre dans la masse de campeurs saisonniers, faudrait que je commence à fumer.
Chantal : Toujours pas de réponse, en prenant le lait et en le mettant dans le panier.

Je n’ai toujours pas commencé à fumer, je ne sais pas quelle marque essayer. J


Je vais tenter de documenter nos prochaines visites, car il y en aura définitivement d’autres, je le sens! C’est peut-être l’odeur du feu de bois, si douce à mes oreilles – je veux dire à mes narines mais me semble que ça sonnait mieux avec des oreilles qu’avec des narines – qui me fait sentir des choses dedans le futur de même! En parlant de narines, moi et mon Alzheimer – comment ça s’écrit donc, je ne me souviens plus – on a demandé à Marilou à un moment donné : « Marilou, passes-moi ta … narine! Pauvre enfant, je pensais à napkins et ça a sorti narine. Elle s’en vient bonne pourtant en traduction de mots perdus, mais elle n’a pas encore toute les réponses.

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