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Des fois, vaut mieux l'écrire que de le subir. Confucius

mercredi 3 septembre 2008

en passant par Victoriaville

Tranquillement attablé dans un box situé en angle – traduire par banquette de biais – du restaurant, je tente de me concentrer sur mon « James Patterson » en attendant que la serveuse se pointe dans ma direction. Voilà finalement qu’elle se décide à venir me piquer une petite jasette.

- Bonjour, mon nom est Nancy! C’est moi qui vais vous servir ce soir. Je peux vous offrir un apéritif?
- Non, mais on se connaît même pas et vous m’offrez déjà une consommation? Je suis impressionné! Je ne croyais pas pogner comme cela.
- Non, non, je voulais dire, prendriez-vous une consommation, ajouta-t-elle, rouge de confusion.
- Non merci, comme le disait la publicité. Mais je prendre de la pizza quand même.
- Ce sera?
- Pour avoir la croute farcie, je dois prendre au moins une médium, c’est cela?
- Une médium ou une large.
- Je suis quand même seul, je vais me garder une pêtite gêne, tout d’un coup que le docteur Le passe par ici. Dans son visage, on peut de nouveau voir une rougeur de confusion, surtout quand je me penche en dessous de la banquette pour vérifier si quelqu’un d’autre m’accompagne. D’un air décidé, je lui déclare donc, « Ce sera donc une médium pépéroni-fromage avec pas trop de listériose SVP. Je vais aussi prendre un grand Pepsi diète en cas que le docteur se pointe ici ».

Elle repart donc aussi vite qu’elle est apparue et je peux constater, toujours dans son regard, qu’elle est pleine de questionnements. Je ne peux que l’imaginer en entrant dans la cuisine pour caller la commande : « Ah oui, il a demandé avec pas trop de listerine dedans! C’est quoi donc de la liste machin? Depuis quand on a cela dans nos pizzas? Est-ce une nouvelle saveur?» Elle ne m’en a pas reparlé de toute façon alors je ne fais que l’imaginer.

Je retourne donc dans ma pseudo méditation-lecture en fixant du regard le tout-Victoriaville qui revient inlassablement du boulot. C’est l’heure de pointe sur le Boulevard Jutras. En bruit de fond, un poste de radio, probablement local, crache une toune de Lapointe – Pas Jean parce qu’il est maintenant et depuis longtemps sénateur mais probablement Éric puisque la voix qui s’en échappe semble plutôt crier que de chanter – mais ce n’est que mon opinion. Des gens discutent dans les box voisins.

- Bonjour vous avez fait votre choix? C’est Nancy qui récidive avec une nouvelle approche.
- Oui, ca va dêtre(1)... une pizza toute garnie.

Je crois qu’il vaut mieux retourner vers mes pensées. Sur le mur, il y a des vérités à propos de la pizza et de ses chiffres, genre qu’un ours moyen mange 23 livres de fromage par année, probablement aux États-Unis de l’Amérique que je me dis. Ça me fait réfléchir un peu. Y a-t-il des gens qui ne mangent pas de fromage? Ça doit. Les phrases chocs sont dans un style graffitis, ça fait plus chic. Ce qu’on ne ferait pas pour qu’un mur soit attrayant! À preuve, quelques murs célèbres. Le Mur des lamentations à Jérusalem, apparamment construit en 516 avant J.C. qui a beaucoup évolué mais comme son nom l’indiquait à son origine ne devait pas être très heureux. La muraille de Chine qui daterait aussi de cette époque ou à peu près qui a servi à séparer des bons et des méchants pendant longtemps et dont les médias ont abondamment traiter dernièrement dans le cadre des jeux de Beijing 2008, le Mur des Je t’aime de Paris qui daterait de la fin du 20e siècle ou début du 21e, je ne saurais dire exactement et qui sert à écrire des Je t’aime dans toutes sortes de langues dans le coin de Paris, où d’autre qu’à Paris on pourrait penser à bâtir un mur... romantique, le mur de Berlin qui lui serait né en 1961 et qui est probablement beaucoup moins rose qu’à Paris, le mur du son qui est arrivé aussi vite qu’il est reparti, un peu comme Nancy ou le mur, mieux connu sous le nom de « the wall » de la Floyd rose et datant de 1979. Tant de noms pour tant de murs. Me voilà parti sur une dissertation mur à mur. Qu’est-ce qui m’arrive? Ça doit être Victo ou st-Georges hier, je ne sais trop.

Pour celles ou ceux qui oseraient se poser la question, je n’ai pas mangé toute la pizza. J’en ai laissé un peu.

Demain, après mon cours à Victo, retour à la maison. À l’horaire plus tard cette semaine, vendredi un peu de golf si possible parce que c’est vendredi et que je suis en congé et que le tournoi s’en vient et que je dois me trouver des raisons pour mal jouer ou pour ne pas être en reste avec les Canadiens bleus-blancs-rouges qui ont aussi un tournoi et qui sont même bons au golf. Pour ce qui est de samedi ou dimanche, je ne suis pas encore au courant de l’agenda socio-familial du week-end. Je crois qu’on va se reprendre pour le week-end passé.

Note scolaire

La rentrée de la petite s’est très bien passée mais je dois dire qu’un fait bien anodin a attiré mon attention. Dans le temps à l’école, je me souviens que j’étais souvent assis à l’avant de la classe parce que mon nom commence par B et que ça se passait pas mal par ordre alphabétique. Imaginez vous donc que ma fille qui porte le même nom que moi qui commence par un b est la sixième en liste de sa classe! Je n’en reviens tout simplement pas des noms commençant par A qui précèdent le Ba de celui de ma fille. Et croyez moi ce ne sont pas nécessairement des « Asselin ».

(1) Ndlr : Je ne sais quel temps de verbe a été utilisé pour la commande en question mais comme il s’agit maintenant d’une expression consacrée que je n’arrive toujours pas à assimiler, je lance donc ici un appel à tous pour en comprendre la signification. D’où vient donc ce « D » dans le mot dêtre?

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