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Des fois, vaut mieux l'écrire que de le subir. Confucius

mercredi 16 mars 2011

C’est l’histoire de…

Il était une fois un petit chaperon rouge qui gambadait dans les bois pour aller porter un panier de bons aliments à sa mère-grand au son des gazouillis émis par les différentes espèces de bipèdes qui trainaient par-ci par-là d'arbres en arbres. Je les imagine toutes sortes de couleurs et de sons émanant de branches en branches en cette fin d'été.

Ça semble beau, hein? C'était une blague!

Effectuons donc quelques remplacements d'usage dans le but que les personnages ne soient surtout pas reconnus et que pleins d'actions ne soient intentés pour vol d'identité. En passant, j'avise immédiatement les lecteurs que toutes ressemblances en tout ou en partie avec une personne qui pourrait exister en ce bas monde n'est que pure coincidence – même si dans tous les romans le personnage principal dit toujours que les coincidences ne sont que pures inventions et qu'elles sont impossibles – et que le pur fruit de votre imagination débordante telle mon tour de taille.

Au lieu du chaperon rouge, tel un logiciel de retouche électronique, on va insérer un gars ben ordinaire habillé avec un manteau d'hiver, une tuque des Canadiens, des gants usés parce qu'ils ont déjà quelques années d'ancienneté, un jean bleu parce que ça arrive ça aussi des fois ainsi qu'une bonne paire de bottes avec un peu d'usure quand même! On va l'appeler Charles! N'allez surtout pas croire que je fasse allusion à un certain collègue de travail ou à d'autres personnes de mon entourage, près ou éloigné. On va dire que c'est en l'honneur de l'auteur qui avait inventé ce joli récit du petit chaperon rouge : Charles Perreault!

Dans ses mains, il porte un balai à neige et une… pelle, tiens! Pas pour pelleter cette dernière mais bien pour tenter de de se tenir, dans un équilibre précaire, sur la fine couche de glace qui vient de s'abattre sur la région en ce printemps qui ne vient plus à bout de se pointer le bout du nez. Phil l'avait pourtant prédit et j'en avais d'ailleurs fait mention au travers de ces lignes mais comme la majorité des lecteurs lisant ces dernières, moi inclus, personne n'avait pris l'avertissement au sérieux. S'il avait le malheur de voir son ombre en sortant le 2 février de sa tannière, il aurait peur et retournerait se cacher pour au moins six semaines, soit jusqu'à environ la St-Patrick! Comme le 2 février dernier, il ne faisait ni soleil, ni quoique ce soit qui puisse s'en rapprocher, il n'a pas vu son ombre! Il faisait tellement mauvais en cette journée que quand il a pointé son museau dehors, il s'est dit dans son « Ford » intérieur, « Too bad, je retourne en dedans écouter un film de Bond, James Bond! C'était beaucoup plus simple et d'autant plus confortable. Depuis ce temps, le film s'est terminé et un autre a débuté et un autre et un autre… C'est le temps de l'année où Super Écran offre de supers spéciaux sur l'abonnement et que le calendrier de la LNH a même pas commencé à être bon et que personne ne s'est encore fait arracher la tête par un de ses collègues, ça fait que Phil s'est aussi dit en lui-même : « Pourquoi pas? » Il n'est donc pas ressorti de son trou depuis.

Je reviens donc à mes moutons ou plutôt mon chaperon… qui n'est plus tout à fait un chaperon.

La fine couche de glace donc – à ne pas confondre avec une patinoire avec pas de bandes – qui s'étend devant lui n'est autre que son entrée de cour plus communément appelée « driveway ». OK, je n'ai toujours pas compris la signification profonde du mot « driveway » dans lequel le véhicule ne bouge pas tellement versus celle du « Parkway » dans laquelle les véhicules circulent à de folles vitesses mais comme je ne suis pas le seul à s'interroger sur le sujet et que, personne ne semble vouloir effectuer les recherches plus approfondies à ce sujet, on s'en passera donc, encore une fois.

Charles donc, tente de prendre appui sur ladite pelle à défaut d'avoir à portée de la main ou plutôt des pieds de bons et efficaces crampons qu'il aurait pu se procurer auprès d'un bon détaillant de sports ou d'orthèses de son quartier. J'admets donc que la pelle n'est pas tout à fait le bon outil mais comme à défaut de pain, on prend de la galette, il s'en contentera.

Il tend l'oreille dans un geste à peine perceptible à l'œil nu puisque son oreille, il ne faut pas l'oublier en bien cachée en dessous de sa tuque des Canadiens et de son capuchon pour tenter de protéger ses lunettes de la pluie qui fait toujours des siennes dans le but d'entretenir la même fine couche de glace qui deviendra grande – là je fais encore dans le conte pour enfants dans mes tournures de phrases, trouvez pas? – et dans sa tentative, tout ce qu'il réussi à entendre c'est le crépitement de la pluie qui voudrait bien se transformer en fine glace – de l'acharnement? Non de la persévérance, c'est beaucoup plus positif comme terme – il entend aussi au loin le son d'une sirène, pas des mers mais plutôt d'une ambulance transportant probablement quelqu'un qui vient de se la pèter sur le trottoir glacé. Il y a aussi un peu plus près un « bi-bip-bip » de machineries, probablement municipales, reculant pour ramasser de la neige qui n'en est plus tellement mais considérant la vitesse ou plutôt la lenteur avec laquelle ils s'exécutent, ces machins travaillent probablement sur la neige de l'année dernière que je ne serais pas surpris! Est-ce que Charles entendrait par hasard le gazouillis des oiseaux à travers tout ce boucan? Non, impossible! À travers toute cette description toutefois, il a quand même eu le temps de se rendre jusqu'au véhicule-moteur. Le bonheur! Le sens du vent a fait que son pare-brise n'a qu'une fine couche à se faire gratter. Le côté droit est pratiquement intact. Il lui reste toutefois le gauche à travailler ainsi que l'arrière qui se fera un peu plus tard après que le « defrost » ou dégivreur arrière si vous préférez aura débuté une partie du travail. Le but à atteindre s'en vient clairement, au même rythme au travers duquel les fenêtres se déglacent. Après avoir longé le véhicule sur ses quatre faces sans être tombé une seule fois, le Charles en question réussi à s'infiltrer dedans sans encombre… majeur! Je vous ferai effectivement grâce de tous les problèmes mineurs accompagnant l'entrée dans un véhicule… sur glace d'un être comme Charles que je ne vous avais pas décris, volontaiement pour éviter de longs et surtout, gros détails.

Sur sa route, parce qu'il a finalement démarré, il rencontre non pas un grand méchant loup mais plutôt des véhicules hésitants, des piétons glissants et surtout, un cycliste… tellement pas rapport! Faut dire que si la ville tient tant à déneiger les pistes cyclables, ce doit être parce que des cinglés comme ce dernier tiennent tant à se casser la gueule sur la chaussée glacée équipés de pneus… de vélos! Après plusieurs manœuvres habiles de sa part, Charles arrive en un morceau au but de sa course. Ça s'appelle un Métro! Pas le moyen de transport qui ne sent pas toujours très bon mais plutôt l'épicerie où l'on peut retrouver divers aliments comme le pain, le lait, le Cheez Whiz ou même la bière qui se vend parfois au prix le plus bas permis par la loi. Aliment que Charles s'empressera de mettre dans son panier qui ne glisse pas trop vu l'absence de glace à l'intérieur, en prévision du match du soir qu'il ne veut surtout pas manquer vu qu'il met aux prises deux équipes dans lesquelles il peut retrouver plusieurs joueurs qui font partie de son pool dans lequel il a un léger, bon disons gros, retard sur plusieurs de ses participants. Il passe donc à la caisse sans oublier de présenter sa carte de points parce ça aussi ça fait partie de sa vie, paie le tout avec une carte à puce et s'en va retrouver le temps de m… qu'il fait au dehors!

Non, sa grand-mère ne s'est pas fait bouffer par le méchant loup. Sa grand-mère est décédée il y a déjà plusieurs années d'un cancer, probablement. Et des loups, il n'y en a pas tellement dans la région, en tout cas, pas en liberté.

Même pas drôle mon conte! Trop réel, je dirais. Mais rappelez-vous que la ressemblance avec de réelles personnes ne peut être que le fruit d'une imagination que vous seuls pouvez … imaginer.

Bon, je vous laisse car j'ai un balai au fourneau moi là!

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