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lundi 25 juillet 2011

Recyclage de saison

Ce matin, il y avait au programme la transplantation des quatre hémérocalles recueillies dans la famille hier. En fait, c’est ce que je pensais mais l’agronome en cheffe avait aussi d’autres idées…

Ai-je déjà mentionné que le lilas était en dépression? Bon, il a consulté un psy de son entourage et j’ai nommé le merle d’Amérique affectueusement appelé Marlot dans notre cour, mais la consultation s’est avéré un fiasco. Lilas considérait que Marlot ne l’écoutait pas trop et jacassait beaucoup durant les rencontres. Ils se sont donc laissé. Lilas a continué à dépérir tranquillement jusqu’à ce matin.

L’agronome en cheffe avait lu quelque part – probablement dans un livre de plantes ou un magazine de jardins – que les lilas avaient besoin à l’occasion de se rafraîchir un peu. Quelques coupes occasionnelles ou une plutôt drastique s’affrontait dans les idées qui trottinaient dans la tête de ma blonde à ce sujet. Il faut aussi rappeler que Lilas avait été planté l’année de naissance de Marilou et qu’une certaine complicité s’était développée entre les deux depuis le temps.

Après avoir passé la tondeuse à bras au travers de tous les nouveaux obstacles qui siègent maintenant dans le parterre, je me suis avancé vers Lilas qui semblait en bonne discussion avec l’agronome en cheffe. En fait, Chantal réfléchissait à voix haute parce que ça ne se peut même pas un Lilas qui parle, me dirait certainement la très lucide Marilou. Je me suis donc joins à la discussion-réflexion à propos des coupes. À un certain moment, elle m’a demandé de même…

-          As-tu cela un truc pour couper des branches?

-          Une sciotte? Ouais, me semble…

Regard surpris de sa part. Je crois qu’elle aurait préféré que non mais dans mon héritage que mon père m’a cédé de son vivant avec la boîte de clous de 4 pouces, il y avait aussi une sciotte avec beaucoup d’ancienneté. Je me suis donc dirigé vers ce que j’appelle mon antre – le garage – pour y dénicher l’outil tant convoité. En revenant, elle m’a dit : « Il est malade, tu sais » et je lui ai répondu un peu plus décidé qu’elle :

-          On coupe?

-          On coupe… (soupir d’incertitude).

J’ai donc coupé. Non sans m’être recroquevillé sous cet amas de branches avec beaucoup de difficulté. Marilou était tellement triste de voir Lilas se les faire couper ainsi. Elle a pleuré. Beaucoup. À chaque branche que je ressortais du bosquet, elle avait un hoquet. Il y a aussi eu la séance de câlins sur chacune des branches principales avant chaque coupe pour la contenter. Quand j’ai eu terminé, la cour semblait pleine de branches et Marilou pleurait encore. C’est à ce moment que Chantal a eu une fabuleuse idée. Je la voyais qui regardait ma pile de branches auxquelles j’avais enlevé les plus petites, question d’en faire des ballots pour que mes amis cols bleus de la ville puissent les ramasser.

-          Est-ce que je dois garder les plus grosses branches, me suis-je hasardé à demander.

-          Tu sais quand je t’ai parlé un tipi pour faire pousser des petits pois?

-          Un tipi? Pour les pois? Me suis-je entendu dire. Apparemment que ma ptite mémoire me faisait encore des problèmes.

J’ai tenté d’ajuster le tir en disant : oui, oui, les petits pois mais je suis un très mauvais menteur, elle m’a alors gentiment réexpliqué… encore! Apparemment que ces machins ça grimpe bien et qu’un tipi c’est parfait pour ce travail. Sauf que je n’imaginais pas ce tipi si gros. Elle m’a alors expliqué qu’on pourrait le faire assez volumineux pour que Marilou puisse aller s’y asseoir pour lire ou quelque autre activité du genre. Mais où avais-je donc la tête de ne pas y avoir pensé plus tôt?

On a donc un tipi à pois dans la cour mieux connu maintenant sous le nom de tipipi comme dans tipi-peas. Il me reste encore du travail à faire côté traduction mais bon… Marilou a pratiquement oublié la mort de Lilas, en tout cas je l’espère, et est à nouveau en amour mais avec un lilas recyclé en tipi. Le bonheur!

Ah oui, le lilas? Apparemment que ça devrait repousser et refleurir d’ici à quelques années qu’ils ont dit dans les mêmes livres et revues.

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